En dépit des engagements pris par les différents pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, rien ne semblait pouvoir amorcer concrètement cette baisse… jusqu’au coronavirus !
Habitants confinés, production ralentie, baisse du trafic aérien et du trafic automobile ont au moins un corollaire bénéfique : la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution atmosphérique. C’est ce que nous montre notamment l’expérience chinoise.
La Chine, premier émetteur mondial, a en effet vu ses émissions de GES diminuer d’au moins un quart entre début février et début mars, en comparaison avec 2019. Ses émissions de dioxyde d’azote (NO2), un gaz très toxique, marqueur de la pollution automobile et industrielle, ont également diminué de 10 % à 30 % par rapport à la même époque en 2019.
Au total, cette importante baisse de la pollution atmosphérique pourrait même sauver beaucoup plus de vies en Chine que le coronavirus n’en a fauchées (on compte 3 000 décès environ dus au coronavirus, contre une estimation de 52 000 décès évités grâce à la moindre pollution).
L’Italie, plus récemment confinée, enregistre elle-aussi des diminutions importantes des émissions de dioxyde d’azote, de l’ordre de 10% par semaine. Des images prises par satellite montrent également une nette diminution de la pollution atmosphérique au-dessus de la vallée du Pô et dans le nord de l’Italie.
A Venise, où le trafic fluvial en berne ne remue plus les sédiments présents au fond de l’eau, les canaux redeviennent limpides et s’emplissent de poissons. En Sardaigne, dans le port de Cagliari, le ballet incessant des cargos et des ferries est remplacé par celui des dauphins !
En France, le confinement débute tout juste, mais déjà on recommence à entendre en ville le chant des oiseaux, qui était le plus souvent masqué par le bruit incessant. A Paris, on a pu même apercevoir quelques canards se dandinant sur les trottoirs désertés…
En dépit de ses conséquences sanitaires dramatiques, le coronavirus serait-il en train d’offrir un peu de répit à la planète ? Cette pandémie qui s’abat sur nous pourrait-elle agir comme un électrochoc et nous faire prendre enfin conscience de l’empreinte de nos activités sur l’environnement ?
Sources :
- Le Monde : Coronavirus, une décrue historique des émissions de CO2 est-elle amorcée ?
- Reporterre : Pour le climat, il y aura « un avant et un après coronaviruss »
- L’Obs : Le confinement, répit pour les écosystèmes menacés ? Quand les animaux reprennent leurs droits
*****